Les grimoires alternatifs

Bien que les écritures profanes restent le format par défaut qu'exploitent la plupart des magiciens pour consigner les sorts qu'ils sont capables de préparer, les grimoires standard ne sont pas les seules méthodes de conservation des sorts.

Géométrie profane

Un petit nombre de magiciens étudie la magie inhérente à des motifs précis et des angles parfaits, renonçant ainsi aux symboles profanes standard que constituent mots et équations. Rempli de cercles, d'arcs et d'angles, le grimoire d'un géomètre ne ressemble assurément pas au grimoire d'un autre magicien. Si un magicien normal a besoin de plusieurs pages d'écritures et de formules pour consigner un sort de 2e niveau ou plus dans son grimoire, le géomètre ha besoin que d'une page par sort, quel que soit le niveau de ce dernier.
Il est aussi difficile de consigner et de préparer des sorts par le biais de la géométrie profane que d'apprendre un sort pour un néophyte. Pour exploiter cette symbolique, un magicien doit donc prendre des niveaux de géomètre.

Structures

Plus impressionnantes encore que le plus extravagant des grimoires, les constructions (cercles de pierres levées, pyramides, labyrinthes, tours, etc.) sont parfois utilisées pour consigner le fonctionnement des sorts profanes. Les murs peuvent être gravés ou peints de sorts (donnant alors l'air d'un énorme grimoire de plâtre et de pierre), mais la forme et l'agencement de l'édifice peuvent également être utilisés pour consigner les informations profanes. Par exemple, un cercle de pierres levées, chacune gravée d'un glyphe, offrira à l'arcaniste les renseignements nécessaires pour déterminer comment jeter le sort en fonction de leur orientation.
En plus des avantages que procurent sa résistance, l'édifice permet de consigner des sorts que plusieurs individus peuvent préparer ou apprendre tant qu'elle tient debout. En même temps, cet aspect signifie que toute créature (alliée ou non) se rendant sur les lieux pourra apprendre et utiliser le sort concerné.
Préparer un sort depuis une construction revient à le préparer via un grimoire emprunté. Le lanceur de sorts commence par déchiffrer les inscriptions profanes à l'aide de lecture de la magie ou d'un test d'Artisanat (DD 20 + niveau de sort). Ensuite, il lui faut réussir un test d'Artisanat (DD 15 niveau de sort) pour préparer le sort. S'il le souhaite, l'arcaniste peut également recopier le sort dans on grimoire (comme s'il le copiait depuis le grimoire d'un autre lanceur de sorts).
Sort inscrit sur un mur. Graver ou peindre une formule profane sur un mur revient à écrire un sort dans un grimoire. Une surface de 9 m2 correspond à une page de grimoire (un sort de 9e niveau occupera donc une surface de 81 m2, soit 9 m X 9 m par exemple). De plus, plus la surface est importante, plus le volume de matériaux spéciaux nécessaires est élevé (300 po par niveau de sort).
L'écriture d'un sort sur un mur prend 24 heures plus 12 heures par tranche de 9 m² utilisée. De plus, le lanceur de sorts doit réussir un test d'Artisanat (peinture) (DD 15). Pour graver ou ciseler un sort sur une paroi en pierre ou en bois, il faut 24 heures plus 48 heures par tranche de 9 m² utilisée. De plus, le lanceur de sorts doit réussir un test d'Artisanat (travail du bois) ou Artisanat (travail de la pierre) (DD 20).
Un magicien peut se contenter de préparer les symboles à peindre, à graver ou à ciseler sans mettre les touches finales. Il prépare donc la surface en esquissant un croquis de manière à ce que ceux qui ne connaissent pas le sort puissent ensuite le peindre ou le graver au prix d'un test d'Art de la magie (DD 15 + niveau de sort). Le processus prend 24 heures plus 1 heure par tranche de 9 m2, après quoi ceux qui prennent la suite effectuent des tests d'Art de la magie à la place du magicien pour finir l'ouvrage.
Sort inscrit dans l'agencement d'un édifice. La conception d'un bâtiment visant à préserver un savoir profane est un défi de taille. L'édifice doit présenter un volume équivalent à deux cubes de 3 mètres de côté par niveau de sort. Passages taillés selon des mesures précises, mosaïques intégrées à un dallage, monolithes dressés, murs, arches, arcs-boutants et autres types de caractéristiques architecturales conviennent parfaitement si leur configuration permet de communiquer l'information requise. En plus des coûts de construction de base, la préparation de l'édifice doit inclure des matériaux spéciaux d'une valeur de 1 000 po par cube de 3 mètres de côté.
Le bâtiment doit être conçu par un magicien qui connaît le sort. Celui-ci effectue un test de Connaissances (architecture et ingénierie) (DD 20 + niveau du sort consigné) et supervise la construction pendant 4 heures par jour au moins. Si le magicien ne peut assister à l'édification, celle-ci est momentanément stoppée. S'il n'y a pas de limite à la durée des travaux, les ouvriers doivent cependant être payés pendant qu'ils attendent le retour du mage. Le dessein des structures abritant des sorts profanes est généralement moins manifeste que celui de murs recouverts de symboles profanes. De plus, les magiciens qui cherchent à les préparer ont habituellement besoin d'instructions spécifiques pour s'y retrouver. Sans elles, ils subissent un malus de -5 aux tests d'Art de la magie visant à déchiffrer, préparer ou recopier de tels sorts.

Tatouages

En ayant recours à des tatouages, certains magiciens transforment leur corps en grimoire. Ainsi, les mages tatoués de haut niveau sont recouverts de motifs et de symboles profanes de la tête aux pieds. Certains tatouages sont placés de telle façon que le magicien n'a qu'à pencher la tête pour les lire, mais il a besoin d'un miroir s'il souhaite en étudier d'autres.
Les tatouages se substituent à un grimoire qu'il est difficile de perdre. L'espace utilisable est cependant limité sur un corps humanoïde moyen. De plus, le personnage devra se déshabiller plus ou moins partiellement pour préparer certains tatouages de son grimoire. Enfin, les tatouages constituent une preuve irréfutable de la nature profane d'un personnage, ce qui le prive alors de l'anonymat que chérissent tant d'arcanistes.
En ce qui concerne les créatures de forme humanoïde, les différentes régions du corps permettent d'abriter l'équivalent d'un certain nombre de pages de grimoire.

Région du corpsNombre de pages équivalent
Main1 page chacune
Avant-bras3 pages chacun
Haut des bras3 pages chacun
Poitrine6 pages
Abdomen6 pages
Cuisse5 pages chacune
Partie inférieure des jambes5 pages chacune
Pied1 page chacun
Visage*2 pages
Cuir chevelu*4 pages
Haut du dos*10 pages
Bas du dos*4 pages
Derrière les cuisses*4 pages chacune
Derrière les bras*2 pages chacun

* Un magicien ne peut pas lire les sorts tatoués en ces endroits sans l'aide d'un miroir, de magie de scrutation ou d'un familier. Les tatouages étant réalisés sur une zone relativement réduite, ils doivent être réalisés avec grand soin et à l'aide des meilleures encres. Tout ceci coûte 200 po par équivalent de page et demande 24 heures plus 8 heures par niveau de sort. En outre, il faut réussir un test d'Artisanat (tatouages) (DD 20 + niveau de sort si l'intéressé s'en charge lui-même ou DD 10 + niveau de sort s'il confie la tâche à quelqu'un d'autre). Pour charger quelqu'un de l'exécution du travail, le magicien doit réussir un test d'Art de la magie (DD 15 + niveau de sort) pour préparer un croquis du tatouage. Les tatouages que le magicien ne saurait lire sans aide (c'est-à-dire ceux qui occupent une partie de son corps qu'il ne peut pas voir) doivent forcément être réalisés par quelqu'un d'autre. Les magiciens qui recourent à d'autres formes de magie des tatouages (comme ceux des Royaumes Oubliés) peuvent utiliser ce genre de grimoire, mais ils doivent noter les régions de leur corps allouées à chaque tatouage.

Objets

Certains magiciens copient leurs sorts sur des pierres, des os, du bois, de l'ivoire, des dents ou des statuettes. Plutôt que d'emporter leurs grimoires à l'aventure, ils se chargent de ces types d'objets qu'ils entassent dans une sacoche de ceinture des plus banales.
Un objet de ce type peut renfermer une quantité d'informations surprenante dans un espace relativement réduit. Le choix du matériau, ses dimensions, sa forme et les inscriptions qui le recouvrent divulguent de nombreux renseignements à son sujet.
Le coût d'écriture d'un sort sur un objet est égal à celui du même sort sur un grimoire. Selon sa taille, l'objet abrite l'équivalent de 1 à 9 pages de sorts.
Un sort complexe peut être réparti sur un ensemble d'objets similaires. Par exemple, un nécromancien peut écrire énergie négative (4e niveau) sur quatre phalanges, chacune équivalant à 1 page de grimoire (sachant que si l'une des phalanges disparaît, les autres sont inutilisables).

Taille de l'objetNombre de pages équivalent
Bille de fronde, phalange*, carreau d'arbalète1 page
Pavé, radius*, sceptre4 pages
Crâne*, gourdin, fémur-6 pages
Bâton9 pages

* Os prélevés sur une créature de taille M. Pour chaque catégorie de taille supplémentaire, augmentez le nombre de pages équivalent de 50 %. Par exemple, le crâne d'une créature de taille G équivaut à 9 pages de sorts. À l'inverse, pour chaque catégorie de taille en moins, réduisez le nombre de pages équivalent de 50 %.
Pour copier un sort sur un objet, il faut 24 heures plus 8 heures par niveau de sort. De plus, le magicien doit réussir un test d'Artisanat (taille des pierres fines ou précieuses, travail du bois ou autre compétence) (DD 10 + niveau de sort) sans quoi la tentative échoue.
Les objets peuvent être conçus pour être « lus » d'un simple contact, ce qui permet de préparer les sorts concernés si l'on est dans les ténèbres ou aveuglé. Cependant, un magicien qui prépare de tels sorts doit y passer 5 minutes de plus par niveau de sort et réussir un test de Fouille (DD 15 + niveau de sort). Les nouvelles tentatives sont permises et le magicien peut faire 20 au test s'il le souhaite, mais cela rallonge bien évidemment le temps de préparation.

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